LA GRANDE MAGIA
Emmanuel Demarcy-Mota
Eduardo De Filippo
MAC - Maison des Arts et de la Culture
Une résonance pirandellienne évidente est attachée à cette pièce où De Filippo souhaitait
« dire que la vie est un jeu, que ce jeu a besoin d’être soutenu par l’illusion et que chaque destin est relié au fil d’autres destins dans un jeu éternel. »
Tout commence lors d’une représentation : le magicien Otto fait disparaître le mari de Calogero(1), à la demande de sa maîtresse, afin qu’ils s’enfuient ensemble. Tandis que quatre années sont passées, l’illusionniste a persuadé la femme trompée que le temps écoulé n’est que celui de la représentation théâtrale et que son mari se trouve enfermé dans un coffret qu'elle peut ouvrir dès qu'elle sera certaine qu'il s'y trouve.
La Grande Magie utilise ainsi la métaphore fantastique et poétique pour naviguer entre illusion et réalité, dans un monde flottant où Calogero se réfugie dans le refus du réel et du temps.
Fidèle à son art de portraitiste obnubilé par l’injustice,
De Filippo fait également défiler plusieurs personnages d’origine et de statut social différents, confrontés à des drames ou des difficultés quotidiennes diverses, pour dessiner une vaste comédie humaine où le mystère se veut métaphore du monde.